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« Le boeuf sur le toit », c’était un nom. C’est ça, et cela tombe bien car il reste juste le nom de cette maison qui abrita jadis le Tout Paris spirituel et même un temps quelques belles intentions culinaires. Car ce n’est plus un bœuf qu’il y a sur ce toit… mais une grenouille qui se prend pour bœuf. Cela dit, on peut le comprendre, car après le passage de Jean-Paul Bucher et un incendie, deux sinistres ont mis cette maison définitivement au sol. Il n’en reste plus rien. Quasiment plus rien du décor, certainement plus rien de l’esprit, rien du théâtre Jean Cocteau et tout ici n’est que pâle copie. Et encore, la carte ne copie rien d’autre que le néant d’une non-cuisine qui réussit une prouesse : celle de servir une nourriture insipide dénuée de tout intérêt. Choisis ce soir à la formule à 29 € – j’ai bien fait de me méfier car le reste de la carte vous vaut une addition au triple- la salade de ris de veau n’avait aucun sens, aucune saveur, l’œuf mollet bio servi sur un fond verdâtre jouait les figurants inutiles, tout comme le tartare pâlot, indigne, et le saumon à la plancha sans le moindre relief. Seul bon point – et encore, tout est relatif- le pichet de Bordeaux à 14 € qui se laissait boire. Le personnel – un peu grand genre au regard de la prestation- fait ce qu’il peut pour vous faire croire encore que vous avez posé vos fesses dans une grande maison. Mais à bien y regarder, personne ne semble y croire vraiment. Bref, l’adresse est à éviter.

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