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Deux nouveaux trois étoiles, cinq nouveaux deux étoiles et une pluie de nouveaux une étoile : l’édition 2019 du guide Michelin semble être davantage marquée par les sanctions et les rendez-vous ratés, même si cela n’enlève rien au mérite des heureux récipiendaires.
Gwendal Poullennec, directeur international des guides Michelin, avait l’air en tout cas très à son aise cet après-midi dans son nouveau rôle de grand manitou du guide, secondé pour l’occasion – la remise des étoiles 2019- par la journaliste Audrey Pulvar, pas très convaincante dans l’exercice. Et si cette année encore, faute d’une concurrence sérieuse le palmarès annoncé parvient à faire l’évènement, on cherchera en vain à sa lecture à définir une ligne éditoriale claire du côté du Michelin, en dehors peut-être d’un jeunisme affiché.

Jeunisme et féminisation

Un jeunisme et une féminisation appliqués au dépend de quelques notoriétés symboliques, à commencer par Marc Veyrat et Marc Haeberlin qui passent tous les deux de trois à deux étoiles. Et ils ne sont pas les seuls puisque le discret Pascal Barbot (Paris 16) subit le même sort à Paris. Dans cette même foulée, l’excellent Alain Dutournier se voit privé d’une étoile au Carré des Feuillants – noté désormais une étoile- et d’une autre étoile, c’est de l’acharnement, au Trou Gascon. A Lyon, ce sont Guy Lassausaie et Pierre Orsi qui subissent également le déclassement, alors que sur la Côte d’Azur c’est l’Oasis de Stéphane Raimbault qui est rétrogradé à une seule étoile : la liste des victimes seniors est loin d’être exhaustive. Si cela servait une cause commune on comprendrait.

On se moque du standing

Mais ce que l’on comprend est plus arbitraire dans la mesure où la sélection du guide continue de placer au même niveau de notation des établissements qui n’ont pas grand-chose à voir entre eux, en cuisine, en salle mais également du point de vue du simple standing, « valeur » qui ne semble plus vraiment compter aux yeux des inspecteurs du Michelin qui mettent -malgré la volonté affichée de soutenir la qualité du service- la célèbre Tour d’Argent au même niveau qu’une quantité de petites maisons étoilées dont le personnel en salle est du niveau d’un bistrot amélioré. Et s’il n’y avait que ça ! Alors certes, le guide parfait est une mission impossible. Mais chaque année le guide rouge nous fait regretter celui de l’année précédente et très franchement on attendait davantage de Gwendal Poullennec qu’un bonus à la Bretagne et aux bretons.

Nouveaux 3 étoiles

Annecy (74) Le Clos des Sens
Menton (06) Mirazur

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