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Cela fait quelques mois que je tourne dans Paris, épaulé par un grand chef, en quête de bonnes tables à prix sages dans l’espoir de constituer les éléments qui me permettent de rédiger un guide. Nous allons un peu partout, là où notre inspiration nous conduit, dans des maisons que l’on nous recommande, dans des maisons dont on (la presse) parle. Le constat est, faut-il l’avouer, assez décevant. Sans mentir, 60% de déchet, c’est à dire 60% d’établissements qu’il m’est impossible à retenir, parce qu’en dire du mal ne présenterait pas d’intérêt pour mes lecteurs. Mais quand même…. Que d’imposteurs, que d’impostures! Je me faisais encore cette réflexiopn ce soir en sortant du 7e Vin  (avenue Bosquet), une adresse qui a tous les artifices du bon bistrot parisien. Un hareng pommes à l’huile hyper salé au sortir d’un sachet (je n’étais pas dans les cuisines mais c’est l’hypothèse la plus probable), une poêlée de pleurottes fraîches mais d’une fadeur sans nom, une pièce de boeuf cuite à l’opposé de la demande et sans saveur, un tartare d’une banalité déprimante… Comment peut-on encore servir une soupe pareille ? Et l’adresse – c’est le plus déconcertant- était pleine d’étrangers persuadés d’avoir goûté au « vraies saveurs parisiennes ». Pratiquement 100 € à trois ( sans dessert mais avec une bouteilles d’un petit rouge correct à 23€) : ce n’est vraiment pas justifié. Et c’est avec « ça » que nous prétendons défendre la supériorité du « made in France » ? Où ces restaurateurs n’ont jamais voyagé, ou ils prennent les clients pour des imbéciles, mais le jour où Paris sera vide à cause de leurs abus – on y arrive- il ne faudra pas pleurer.
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