La grande imposture

6 octobre 2012

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Y’a-t-il une défaillance de la critique gastronomique dans sa globalité ? J’en suis convaincu. Car, globalement, les Français – malgré toutes les émissions de télé, malgré toute la littérature qui est publiée sur le sujet, ne savent toujours pas manger. Je veux dire par là, que nous sommes bien peu à pouvoir faire la part des choses et trop nombreux à tomber dans le panneau des illusionnistes de la bouffe qui, sous prétexte d’appellations rassurantes, de déco engageante et de tchatche bien dosée, parviennent à remplir des maisons qui ne le méritent pas forcément. Et comme le monde s’y presse, comme l’être humain est comparable à un pingouin qui aime la promiscuité, comme si cette promiscuité lui suffisait : les établissements qui parviennent à attirer du monde (quelle que soit la méthode) sont gagnants. Au dépend des professionnels consciencieux qui s’appliquent à bien faire, à faire vrai…  Et qui ne savent pas forcément communiquer. Notre profession a beaucoup perdu et, vu de loin, cela n’a pas beaucoup d’importance. N’empêche que, lorsque l’on se revendique comme une nation de gastronomes, voire que le marketing l’emporte sur la culture et la connaissance est un peu déprimant. Plus aucun critique ne remplit un restaurant alors qu’une campagne de pub bien troussée y parvient… Il y a peut-être à réfléchir ?

Pour rebondir sur la puissance de la pub dans la restauration et la force des enseignes. Samedi soir à Port Cergy (Oise) affichaient quasiment complets : l’Hippopotamus et le Relais d’Alsace. Le petit nouveau – le Millésime du Port- qui propose pourtant une bonne cuisine à prix sages et une carte des vins originale- était, lui, bien loin d’être complet. Que comprendre ? Entre la choucroute en kit et une carte plus futée: c’est encore la choucroute qui gagne… et de loin !

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