TF1 abandonne MasterChef

14 juillet 2015

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Que TF1 abandonne MasterChef après avoir diffusé deux épisodes du millésime 2015 est-il un signe ? Celui, par exemple, de la fin des émissions culinaires sur nos chaînes ? Même si je ne suis pas personnellement « client » de ce type de programme, je ne le pense pas. MasterChef va poursuivre sa route sur le câble et les autres diffuseurs qui observent, on s’en doute, le phénomène de très près n’ont pas pris la décision d’arrêter leurs propres émissions qui, en dehors de Top Chefs sur M6, se contentent d’une audience bien moindre. La cuisine a donc encore de beaux jours devant elle sur nos petits écrans. A conditions bien sûr que les concepts soient mieux différenciés, qu’ils soient programmés aux bonnes heures et –ce n’est qu’un avis- qu’ils soient au bon format. Après plus d’une heure d’antenne, même la plus légère des recettes devient indigeste. A moins d’être soi-même à l’antenne (ou un proche) il est difficile de suivre.

On a tout dit et moi le premier sur ces programmes un peu trop éloignés de la réalité pour être honnêtes mais il faut leur reconnaître une vertu : ils suscitent tous, dans leur ensemble, des vocations. Cuisinier et pâtissier ne sont plus des métiers qui font peur. Et c’est une bonne chose pour l’avenir de notre gastronomie qui sans passion, sans vocation, pourrait se fondre dans l’indifférence en laissant place libre à l’industrialisation qui a déjà une belle longueur d’avance. Qu’une petite étoile brille dans le cœur des apprentis cuisiniers est donc un bon point. Je ne peux que regretter que les producteurs n’aient pas encore trouvé l’angle porteur pour mettre en scène les métiers de la salle. Et pourtant, il n’y a pas plus proche des planches d’un théâtre qu’une salle de restaurant. Des people –gourmandise du PAF- pourraient se mêler à l’affaire (en tant que clients par exemple) que cela ne me gênerait pas. J’aimerais juste qu’une émission donne envie à notre jeunesse de s’investir dans une profession qui, lorsqu’elle est exercée dans les règles, apporte énormément. Et beaucoup plus qu’on l’imagine.

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